Grave dépression

Avant de rencontrer Madgie j’étais littéralement hors de moi-même. Errant dans les recoins de mon cerveau, tout ce que je connaissais était chamboulé, moi-même je n’était plus sûre de rien et remettais vraiment tout en question.

Avec Madgie j’ai appris à remettre les pieds sur Terre, mon être dans mon corps, ma tête sur mes épaules et mes priorités à l’ordre du jour en apprenant à me libérer de bagages et attitudes limitantes que j’avais laissé m’apprivoiser. J’avais perdu pied avec la réalité suite à l’usage d'un psychotrope qui s’annonçait comme médium de bonne soirée. Ce qui d’abord m’a fait rire et m’émerveiller, s’est vite transformé en cauchemars. Déconnectée de toute logique et de toute fondation stable. Le genre de trip qui remet tout en question, jus qu’à sa propre matérialité, sa propre existence. Le genre de trip qui fait perdre pied, qui fait partir trop loin… celui qui physiquement t'emmène jus qu’en hôpital psychiatrique. Ce qui a conduit à ce moment était un mélange entre la relation que j’entretenais avec mon entourage et ma personnalité propre. Relation avec ma mère en particulier mais aussi mes amis, mes ex, sans compter l’ambiance scolaire dans laquelle j’évoluais. Une série de petites choses de mon histoire personnelle sans rapport qui, mises bout à bout, m’ont fait ressentir un grand ras le bol et l’envie, à 25 ans, de commencer à vivre ma vie, ne dépendre de personne, n’avoir de compte à rendre à personne avec juste l’envie qu’on me foute la paix. Les mots que j’emploie sont pesés car ils reflètent l’état psychologique dans lequel je me trouvais alors. Étant assez impulsive, l’envie de vivre comme je l’entendais était un besoin qui devait être assouvi, là, tout de suite.

J’avais passé la majeure partie de ma vie sur les bancs de l’école, foiré toutes les études que j’avais entreprises et voyais le travail comme une opportunité de ne plus être un poids financier pour ma mère et une libération pour moi. Je n’ai donc pas vraiment réfléchi aux conséquences que cela pouvait avoir sur ma vie présente et future. Sans parler des conséquences que cela pourrait produire sur mon entourage… Moi qui avais tout, j’étais sur le point de tout foutre en l’air, comme d’habitude. Les efforts de ma mère pour me payer des études qui m’offrirait une vie descente par exemple. L’investissement qu’elle avait mis en moi et que je prenais alors comme un fardeau. L’incompréhension de ses insatisfactions surtout. Il m’a fallu du temps pour comprendre qu’avec cette attitude « démissionnaire » je me mettais moi-même des bâtons dans les roues. « Démissionnaire » parce-qu’à l’époque je pensais que cette prise d’indépendance était tout le contraire, que même si gagner ma vie serait une galère j’allais y arriver, même sans diplôme. Seulement il m’a fallut du temps pour comprendre que c’était du gâchis et une perte de temps de mettre à la poubelle tous les efforts qui avaient était faits, pour ma mère comme pour moi, dans l’optique d’atteindre le niveau de vie qui est à ma portée. Perte de temps de gâcher mon potentiel dans des ménages et des petits boulots quand j’étais à deux doigts d’avoir un diplôme qui m’assurerait plus de stabilité. Du temps que par chance j’ai encore et que Madgie a su m’accorder pour remettre mes idées à la bonne place et me faire comprendre tout çà. Me permettre de me poser les bonnes questions. Grâce à elle j’ai eu le courage de retourner à l’école le temps de passer les examens et réussir mon diplôme. En parallèle j’ai pu renouer avec ma mère, comprendre ses insatisfactions, comprendre ce que j’interprétais de travers.

Grâce à Madgie on a pu se parler ouvertement, s’écouter vraiment, se dire les choses comme on les ressentait et les entendre différemment. La communication est la chose la plus difficile au monde et avec Madgie en médiateur cela a beaucoup amélioré les choses. Cela a permis à la conversation de se faire, non plus pour se faire des reproches ou se juger mais bien pour se comprendre. L’intervention de Madgie m’a aussi permis de retrouver des valeurs essentielles comme le respect. Respecter ma mère à qui je ne savais plus comment m’adresser pour me faire entendre, à qui j’avais l’impression de déranger à chaque instant, à qui je faisais tellement de reproches. Ma mère que je ne comprenais pas, quand mes actes n’étaient pas en accord avec mon envie d’avoir une bonne relation avec elle. Étant ultra sensible et émotive, j’avais pour habitude de me laisser aller à ce que je pouvais ressentir. Colère, amour, tristesse, joie, c’était comme si chaque sentiment en moi était décuplé. En ressentant quelque chose j’étais happée par l’émotion et en était complètement esclave. Il va sans dire qu’avec tout ce qu’on peut ressentir en une journée, la mienne se faisait suivant les fluctuations de mes émotions. Des hauts des bas, en permanence. Quand on est dans cet état là, il y a de quoi perdre son temps et son énergie.

Madgie m’a appris à « prendre de la hauteur" comme elle dit, ne plus m’identifier à ce que je peux ressentir et surtout à m’observer pour décider de ne plus être dans un rapport de victimisation ou de dépendance à mes émotions. Aujourd’hui, je ressens toujours beaucoup de choses en une journée, à la différence que mon humeur reste égale. Il y a plus de sérénité à pouvoir se détacher de ses émotions, de les laisser couler plutôt que de s’y accrocher. Je ne m’identifie plus à elles. Je les accepte mais n’en suis plus esclave. Du temps mieux investi. De l’énergie mieux canalisée. Une stabilité émotionnelle en plus. Par rapport à la prise de psychotropes, je dois dire que je ne suis pas une grande consommatrice dans le sens ou ma consommation ne se limite qu’à 2 psychoactifs. La marijuana, que je consommais assez régulièrement depuis l’adolescence et le LSD pris par deux fois à un an d’intervalle. La seconde ayant conduit à ce récit. Fumer était pour moi un moyen de me détendre, de passer un bon moment, de rire… au début. Maintenant je sais que c’était plutôt un moyen de m’échapper d’un certain vide, d’un mal être. Mon avis sur la drogue reste toujours mitigé et je ne parle qu’à titre personnel puisque comme tout, les effets de la drogue dépendent de chacun… Ceci dit mon avis sur l’effet qu’elle a eu sur moi est clair.

Aujourd’hui,  j’ai réussi mes examens, la communication avec ma mère n’est pas miraculeuse car le changement prend du temps, mais je dirais que nous faisons notre chemin, avec les réalisations et les changements que cela comporte à notre façon. Mes fréquentations sont bien plus saines car je fais en sorte que mon environnement soit sain à la base. J’ai grandi et apprend à me respecter et respecter les autres du mieux possible. Cela implique parfois de tirer des croix sur certaines personnes, certaines façons de faire ou d’être, les bagages et attitudes limitantes dont je parlais plus haut.

Merci Madgie, pour la confiance que tu m’as inspirée dès notre première rencontre. Merci pour le temps et la patience que tu m’as accordée durant 6 mois. Je ne me suis jamais sentie jugée et si je l’étais tu savais t’adresser à moi de façon à me faire ouvrir les yeux plus qu’à me renfrogner ou me braquer. Merci pour les soins que tu m’as apportés et à ma mère aussi, de m’avoir permis de me libérer de blessures et de me remettre sur mon chemin.

Merci Madgie pour ta douceur, ta bonne humeur et tes conseils.

Merci. Alixia Tahiti le 20-09-2016